Depuis cinq ou six ans, le nombre de fumeurs ne fait que chuter en France. D'année en année, ils sont de moins en moins nombreux à avoir recours au tabac et à la cigarette. Cela correspond à un million de fumeurs en moins environ, sur une année. Voici quelques conseils qui pourront vous aider à suivre cette tendance.
Passer à la cigarette électronique
Le chercheur Matthew Carpenter a étudié les cigarettes électroniques en termes d’utilisation, de comportement et de consommation de nicotine. Selon les résultats, les personnes qui vapotaient, fumaient en moyenne 37% de cigarettes en moins que les fumeurs du groupe témoin et étaient plus susceptibles d’arrêter définitivement. "Les cigarettes combustibles représentent la forme la plus nocive d'administration de nicotine et la distribution alternative de nicotine par le biais de la cigarette électronique pourrait réduire considérablement les risques de cancers et autres maladies pour les fumeurs", a déclaré Matthew Carpenter. Certaines cigarettes électroniques vaporesso de qualité sont particulièrement recherchées par les vapoteurs.
S’appuyer sur les substituts nicotiniques
Une synthèse de plus de cent études a démontré que ces substituts nicotiniques seraient efficaces. Patchs, gommes, pastilles, chewing-gum ou encore inhaleurs permettent de soulager les symptômes liés au manque de nicotine. Ils vous éviteront l’irritabilité, la nervosité, l’angoisse, la dépression, les problèmes de concentration et les troubles du sommeil.
Mettre de côté l'argent économisé
Pour arrêter de fumer, rien ne semble plus efficace que les incitations financières, selon une nouvelle étude publiée dans The New England Journal of Médecine. Ici, les chercheurs ont répartis 6006 fumeurs en quatre groupes. Tous ont été briefés sur les bénéfices qu’apporte l’arrêt du tabac et motivés tout au long de l’expérience par des sms d’encouragement.
- le premier groupe a, ensuite, reçu des thérapies pharmacologiques gratuites,
- le second des aides e-cigarettes gratuites
- et le troisième des thérapies pharmacologiques gratuites et la somme de 600 euros, à la fin de l’expérience en cas d’arrêt de sevrage,
- enfin, le dernier groupe a reçu des aides au sevrage gratuites et le dépôt de 600 euros sur un compte au début de l’expérience avec la menace de se le voir retirer en cas de rechute.
Six mois après, les taux d'abstinence étaient de 0,1 % dans le groupe des thérapies pharmacologiques gratuites, de 0,5 % dans le groupe des e-cigarettes gratuites, de 2% dans le groupe des 600 euros de récompense et de 2,9% dans le groupe des 600 euros déposés sur un compte au début de l’expérience. "Les incitations financières ajoutées aux aides gratuites au sevrage ont permis d'obtenir un taux plus élevé d'abstinence tabagique que les seules aides gratuites au sevrage", concluent les auteurs.
Être radical
Pour arrêter de fumer, Tabac info service conseille de ne pas faire les choses à moitié. Il faut donc, dans l’idéal, fixer une date d’arrêt et s’y tenir. Après l'arrêt, évitez absolument de reprendre une cigarette, même une seule bouffée. Débarrassez-vous de toutes les cigarettes, briquets et cendriers. Demandez à votre entourage de ne pas fumer en votre présence et les premières semaines, évitez les endroits où l'on fume.
S'occuper à faire quelque chose
L'envie de fumer augmente progressivement, atteint un "pic" et régresse spontanément. La forte envie de fumer ne dure pas plus de 5 minutes. Plus le temps passe, plus ces envies diminuent en nombre et en intensité, jusqu'à disparition complète.
Il faut, donc, le savoir, et trouver quelque chose qui nous détourne de cette pulsion, pendant les minutes les plus à risque. Cela peut être mâcher du chewing-gum, aller se promener, faire du sport, se mettre à jardiner, quitter la table où l’on est assis, etc…
- En France, le tabagisme reste la première cause de mortalité évitable, avec environ 73 000 décès chaque année.
- Il peut être la cause de multiples cancers (poumon, gorge, bouche, lèvres, pancréas, reins, vessie, utérus, œsophage).
- Mais, également, de maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, accidents vasculaires cérébraux, artérite des membres inférieurs, anévrismes, hypertension artérielle) et de troubles de l’érection.
- D’autres pathologies ont un lien ou sont aggravées par le tabagisme : les gastrites, les ulcères gastro-duodénaux, le diabète de type II, l’hypercholestérolémie, l’hypertriglycéridémie, l’eczéma, le psoriasis, le lupus, les infections ORL (nez - gorge - oreilles) et dentaires, la cataracte et la DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) pouvant aboutir à la cécité. Sans oublier la parodontite, maladie des gencives qui provoque le déchaussement et la perte des dents.
Télécharger une application dédiée
Le Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes a décidé d’innover et de miser sur les nouvelles technologies pour le sevrage du tabac. Il s’est associé au studio de création lyonnais Dowino, qui ont conçu Smokitten, le premier jeu vidéo communautaire sur smartphone qui met en scène un adorable chaton accro à la cigarette.
Le principe de Smokitten est aussi simple qu’efficace : pendant 222 jours, le joueur doit accompagner son nouveau compagnon dans son combat pour arrêter de fumer. L’objectif ? Le divertir avec des mini-jeux pour le dissuader de s’en griller une… Au programme, des cours de yoga, de boxe ou de running, mais aussi d’intenses sessions où il est question de calmer le chaton de ses crises d’angoisse ou de ses accès de colère. Au fur et à mesure que l’on débloque les niveaux, l’envie de fumer du petit chat s’envole et son état de santé s’améliore. D’autres applications du même genre existent : "Quit Now", "Tabac Info Service", "Stop-Tabac", "Qwit" ou encore "Smokerstop".
Pourquoi le sevrage est plus dur pour certains que pour d'autres ?
Des chercheurs français viennent de démontrer que la mutation d’un gène pourrait expliquer pourquoi certains fumeurs n’arrivent pas à décrocher de la cigarette, même après plusieurs sevrages tabagiques. Pour Benoît Forget, chercheur au sein de l’Unité de Neurobiologie Intégrative des Systèmes Cholinergiques (Institut Pasteur/ CNRS) et principal auteur de l’étude, l’addiction à la nicotine peut être renforcée par la mutation du gène CHRNA5.
35% des Européens et 50% de la population du Moyen Orient sont porteurs de cette mutation génétique. En cas de rechute, il est, donc, important de ne pas trop culpabiliser, et de ne surtout pas se décourager. "En mettant le doigt sur une sous-unité spécifique de récepteurs nicotiniques, on peut envisager des pistes thérapeutiques permettant d’imaginer une action très ciblée", projette Benoît Forget.